victimes de notre pollution plastique
« Tel est pris… » est une installation composée de grands filets de pêche, d’aquarelles représentant des sacs et/ou
bouteilles plastiques, et de débris de pêche : morceaux de gorgone, algues séchées, crustacés morts, squelettes
de poisson.
Chaque aquarelle présente un sac ou une bouteille plastique entier. Telle une feuille dans un herbier, l’objet
apparaît seul au milieu d’une page blanche faisant ressortir sa forme ondulante. A l’intérieur, l’artiste y a étouffé
l’océan pour en faire ressortir la couleur, bleu aux variations infinies.
Au travers de danses pigmentaires aux couleurs de l’océan, la plasticienne retranscrit le travail de
déchiquètements de la matière plastique réalisés par la mer et son écosystème, vents, courants, sels, bactéries,
poissons, mammifères. Les aquarelles sont-elles mêmes emprisonnées dans les filets de pêche. Le filet et ses
ombres portées apparaissent comme des dessins éphémères créant des vagues dans l’espace.
L’installation évoque l’étouffement progressif de la faune océanique qui s’alimente de notre pollution plastique
et met en exergue l'anthropomasse et plus spécifiquement le poids du plastique qui aujourd’hui dépasse à lui seul
le poids de l'ensemble de celui du règne animal. Le titre est un extrait d'une fable de La Fontaine : « Le rat et
l'huître ». Ce proverbe s'utilise lorsqu'un individu qui tente d'en piéger un autre est lui-même victime de ses
manigances. L’artiste retranscrit ici comment nous devenons, les propres victimes de notre pollution plastique.