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JEMONDE X La Maison, 2020. icon

Notre maison brûle, je m’engage à contribuer à y éteindre le feu


Dans le cadre de l’exposition « D’un moi à l’autre » du 15 au 24 octobre 2020, Maud Louvrier Clerc crée, à la galerie
Etienne de Causans à Paris, l’installation participative « JEMONDE & LA MAISON » réalisée en papier et scotch
washi.


Les visiteurs sont conviés à remplir un bulletin, composé de quatre phrases à compléter, qui formera leur portrait
d’âme JEMONDE. Puis chaque personne est invitée à scotcher au mur son bulletin à l’intérieur d’une maison que
l’artiste a dessiné à l’aide d’un scotch japonais washi. Chaque personne peut choisir l’emplacement de son portrait
: soit prendre un espace encore vide (en le scotchant par le haut et le bas), soit le scotcher juste par le haut sur le
portrait d’une autre personne, permettant de le soulever afin de découvrir le portrait ou les portraits en dessous.
L’installation se constitue ainsi d’une multicouche de portraits à la manière d’un livre vertical.


JEMONDE est une exploration poétique et citoyenne de l’anthropocène intégrée depuis 2018 au programme sur
la "Gestion des transformations sociales" (MOST) de l'UNESCO au travers du projet "Humanities Art & Society"
(HAS). Un portrait d’âme JEMONDE est formé par quatre phrases : Je suis… / Je vis dans un monde… / Mon
engagement…/ Une citation fétiche.


Exemple : Je suis Maud, une âme curieuse et joyeuse. Je vis dans un monde de passerelles où tout est relié. Une
autre mode est possible, mon engagement : permettre l’émergence. Ma citation fétiche : « Ne doutez jamais
qu’un petit groupe de gens réfléchis et engagés puisse changer le monde. C'est d'ailleurs toujours comme cela
que ça s'est passé ! » Margaret Mead.


Le titre et la forme de l’installation font référence à la célèbre phrase « Notre maison brûle et nous regardons
ailleurs » prononcée par Jacques Chirac, président de la République française, en ouverture de son discours devant
l'assemblée plénière du IVe Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud. L’artiste
invite chaque personne à contempler cette maison, notre Terre, via l’écriture puis l’accrochage de son portrait
JEMONDE qui explicite comment chacun s’engage à éteindre ce feu.


L’installation participative : « JEMONDE & LA MAISON » entremêle la contemplation, la réflexion et l’action. La
contemplation de l’état du monde aujourd’hui, tel que vu et décrit par l’ensemble des participant.es. Puis la 
réflexion qui s’opère en deux étapes. L’acte d’écriture sur le bulletin enclenche une conscientisation profonde de
l’engagement de la personne et accroît aussi sa responsabilité de le tenir en le donnant à voir aux autres. La pensée
individuelle devient mémoire pour le collectif. L’acte de scotcher son bulletin permet de signifier la volonté de
panser sans abîmer. Le scotch japonais washi, proposé comme outil, insiste sur le caractère de soins à apporter
au monde. La réflexion sur la manière de le positionner avec les autres, parfois sur un autre bulletin et sans
l’abîmer, renforce le sentiment d’interdépendance. L’expérience de pensée permet s’appréhender comme part
du monde et acteur/actrice de celui-ci. Enfin l’action qui est une projection vers l’avenir. L’artiste rêve d’un avenir
utopique à chaque participant.e tiendrait l’engagement qu’il ou elle a pris grâce à ce protocole JEMONDE, créant
ainsi un futur souhaitable.


« JEMONDE & LA MAISON », d’une dimension de 80 cm x 60 cm, fut au dernier jour de l’exposition constituée de
87 portraits d’âme. Certaines parties de la maison eurent jusqu’à 8 couches de bulletin les unes sur les autres. A
la fin de l’exposition, l’artiste enleva du mur l’installation sans laisser aucune trace sur celui-ci, avec l’utopie que
chacun d’entre nous demain pourrait avoir une empreinte écologique aussi légère que ces feuilles de papier.