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Tout se perd, tout se transforme, 2021. icon

« Tout se perd, tout se transforme » est une série de peintures sur papier mêlant aquarelle ou acrylique, broue de noix, encre de chine et sel de mer. Sur la feuille blanche, une, deux ou trois formes rondes sont reliées à une ou deux formes carronds à la manière de tentacules. Le carrond est la forme d'équilibre fétiche de l'artiste, union d'un carré et d'un rond. La plasticienne met dans cette série en mouvement des courants de pigments, bleues, rouges, noirs, auxquels elle ajoute du sel, à différents stades d'humidité, provoquant des décolorations plus ou moins aléatoires au sein de ces formes.

L'artiste détourne la citation scientifique de Lavoisier « rien ne se perd, tout se transforme » pour lui apporter une dimension philosophique. "Tout se perd" pour l'homme, c'est à dire tout l'environnement qui lui a permis de se développer de manière exponentielle sur cette planète. Les formes rondes symbolisent ici la Terre et les carronds des portes de passage. Les tentacules, elles, sont comme des filtres, ne laissant passer que les éléments les plus résilients. Depuis sa création notre planète n'a cessé de se transformer montrant ainsi son anti-fragilité.

Hier les premières algues ont expulsé tant d'oxygène qu'elles ont créé notre atmosphère rendant possible l'apparition de la vie terrestre et bouleversant à jamais sa face. Ces métamorphoses qui auparavant s'étalaient sur des milliers d'années s'opèrent sous l'action de l'homme en quelques siècles voire décennies désormais. La plasticienne a d’ailleurs débuté sa série par les œuvres bleues, liées à l’origine de la vie. Puis peu à peu, le rose s’est imposé reflet de l’augmentation de la température enregistrée par les scientifiques qui alertent du danger que cela représente pour l’humanité. Car si des espèces s'adaptent, d'autres, bien plus nombreuses, disparaissent. Le vivant évolue comme l'avait si bien décrit Darwin. La seule certitude est que tout se perd davantage pour l'humanité, notamment le bienfait de coexister avec une grande biodiversité et dans un climat propice à sa survie, que pour la Nature qui, elle, évolue comme elle l'a toujours fait. Maud Louvrier Clerc évoque à travers cette série les bouleversements liés à l'anthropocène et au réchauffement climatique.

 

Expositions:
2024

Expositions personnelles - Les Architectes - White Room Gallery, Paris.