Cette série se compose de 9 sérigraphies sur papier canson coloré, 1 tirage a été réalisé par couleur. J'y ai positionné le carrond avec le demi-carré en bas et le demi-cercle en haut, si bien qu’il forme une arche. Sur chaque oeuvre se distinguent 6 arches positionnées pour créer une perspective linéaire vers un point de fuite situé sur la ligne d'horizon.

Du latin arca désignant un coffre, l’arche, souvent connue pour être une forme architecturale, est aussi un objet visant à protéger. Les arches ici représentées évoquent les 6 limites planétaires déjà dépassées, ou sur le point de l’être, selon les dernières études scientifiques. Les limites planétaires sont des seuils que l'humanité ne devrait pas dépasser pour ne pas compromettre les conditions de vie favorables dans lesquelles elle a pu se développer. Le concept est défini en 2009 par une équipe internationale de 26 chercheurs dans un article publié dans les revues Nature et Ecology and Society.

Les 9 limites planétaires sont : le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, la perturbation des cycles biogéochimiques de l’azote et du phosphore, les changements d'utilisation des sols, l’acidification des océans, l’utilisation mondiale de l’eau, l’appauvrissement de la couche d'ozone, l'introduction d’entités nouvelles dans l’environnement (pollution chimique) et l'augmentation des aérosols dans l’atmosphère. Les 6 premières sont celles qui ont été dépassées.

Cette série évoque comment nous franchissons aujourd’hui allégrement, et avec une légèreté déconcertante, des points de bascule fondamentaux pour l'habitabilité de notre planète. L'esthétique minimaliste des œuvres s’en veut le reflet qui vient contrebalancer avec la gravité des enjeux à long terme. Nos modèles de développement linéaires, que nous reproduisons d'années en années, réduisent notre horizon de vie. Notre capacité à aller vers plus de sobriété est un espoir à cultiver.