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Cellules souches, 2023. icon

« Cellules souches » est une série de peintures à la gouache. Cette série, qui débute le cycle que
l’artiste a appelé « Les Chlorophyliens », se compose de 15 oeuvres, 8 de format 30 x 40 cm aux
tonalités vertes et turquoises et 7 d’un format de 15 x 20 cm aux tonalités bleues.


Sur la feuille se déploie tel un système nerveux humanoïdes ou des ramifications végétales des
méambres, allant du bleu au vert.


La fin du 21ème siècle voit débuter ce que les historiens appelleront « l’âge des algues ». Sous l’égide
des Nations Unies et du CNRS qui en assure le pilotage scientifique, la coalition mondiale des acteurs
des algues structure les filières agricoles, industrielles et aussi génétiques. L’emballement du
réchauffement climatique impactent en effet toujours plus les rendements agricoles terrestres, qui sont
en forte baisse au niveau mondial (en raison des sécheresses), tandis que la sous oxygénation des
océans (due à la fonte des calottes glaciaires) conduit à une diminution de la vie marine et donc de la
pêche. Le conseil de sécurité des Nations Unies confie ainsi (au départ de manière confidentielle) à un
groupe international de scientifiques une mission : hybrider l’ADN humain avec celui d’une algue
appelée « Vaucheria Litorea ». L’objectif est de rendre la race humaine capable de photosynthèse à
l’instar d’un mollusque découvert en 2019, « l'Élysie Émeraude ».


Les hybrides, que les scientifiques nommeront « Les Chlorophylliens », capteront le CO2 capté dans
l'atmosphère tout en libérant de l'oxygène et n’auront plus besoin de nourriture autre que le soleil. Un
programme expérimental « Anthro-Photosynthesia » est lancé en 2976 avec les premières « cellules
souches ». Des cellules de « Vaucheri Litorea » sont mélangées à du placenta humain. Les résultats
sont prometteurs pour les scientifiques qui observent une croissance fulgurante de l’algue au sein de
ce milieu qui semblent favoriser leur développement.


La photosynthèse consiste exploiter l'énergie solaire pour synthétiser, à partir de CO2 (capté dans
l'atmosphère) et d'eau (douce ou salée), de la matière organique sous forme de glucides, tout en libérant
de l'oxygène (dioxygène / O2). Apparue chez des organismes qui font partie des plus anciennes formes
de vie au monde : les cyanobactéries, aussi appelées "algues bleues", la photosynthèse est la source
d'énergie primaire de la Nature. Les cynobactéries ont profondément bouleverser la composition de
l’atmosphère terrestre il y a 2,5 milliards d’années en fixant de grandes quantités de CO2 et en y libérant
du dioxygène (O2). Ce sont les premiers puits de carbone. Le pari des scientifiques est de se servir de
ce fabuleux processus de la photosynthèse pour inverser le réchauffement climatique en changeant, de
manière volontaire, la composition de l’atmosphère.


Après quelques dizaines d’années, le programme porte ses fruits et les premiers « Chlorophylliens »
apparaissent en 3050. Ils se nourrissent exclusivement de l’algue « Vaucheria Litorea », dont ils
ingurgitent les chloroplastes sans les digérer qui vont tapisser leur intestin et leur permettre de
s’alimenter de l’énergie solaire. Ces chloroplastes leur donnent aussi une couleur verte. Un autre effet
secondaire, bien qu’anticipé par les scientifiques, développa chez cette nouvelle espèce humaine
certaines particularités. En effet, l’intestin, le 2ème cerveau humain, provoqua une transformation
génétique plus vaste que prévue. « Les Chlorophylliens », s’étant emparée des gènes des algues
nécessaires par transfert des informations génétiques, ils sont aussi devenus amphibies et ont
développé des facultés de communication particulières leur permettant de communiquer avec de
nombreuses espèces d’animaux insectes et cétacés notamment.