La série de dessin-aquarelles « Inventario » présente des bouteilles en plastique dans des variations
de bleus, gris, marrons et verts. Sont-elles immergées dans l’eau ou flottent-elles à sa surface reste un
mystère. Elles sont présentées sans contexte au milieu d’une page blanche, comme des vestiges ou
des apparitions.
L’artiste s’est inspirée de la tradition des bouteilles à la mer qui, autrefois, renfermaient un message et
étaient jetées par quelques naufragés tentant de s’en remettre à la providence des courants marins
pour se voir secourus. La plasticienne mêle, comme à sa habitude, le dessin au crayon à papier et
l’aquarelle pour signifier un dialogue entre passé et présent avec une histoire universelle, celle des
bouteilles à la mer, qu’elle associe avec le réseau informationnel d’aujourd’hui. Elle exprime le fait
qu’entre hier et aujourd’hui malgré la technologie, rien n’a changé. Les messages peuvent se perdre ou
être trouvés et cela de la même manière : c’est le fruit du hasard, leur circulation dépendaient hier des
courants marins, et aujourd’hui des algorithmes informatiques ou du diktats de l’audimat.
Cette série évoque le naufrage de notre civilisation : plus de 60% de la biodiversité a été perdu en 40
ans etc, malgré les messages transmis chaque année par de nombreux scientifiques et qui sont perdus
dans les flots des actualités. Cependant l'espoir est toujours là et de nouvelles études scientifiques
alertant contre l’humanité contre une situation à risque, comme l’acidification des océans, sont lancées
régulièrement.