Pixellisation du paysage est une série de peintures acryliques où des ifs se dressent sur un fond blanc
ou ciel bleu. A l’intérieur des peintures, deux carronds, telle une porte d’évasion, un passage entre les
mondes. Les œuvres laissent apparaître les multiples couches, tels des claques Photoshop, le fusain
est visible à certains endroits, tandis qu'à d'autres il est recouvert d'une première couche de jaune, et
qu'enfin le bleu recouvre la totalité pour ne laisser que le vert apparaître.
Cette image vous plaît ? Que reste-t-il du paysage ?
Nos écrans remplacent peu à peu le paysage. Et même si sous nos yeux défilent chaque jour des fonds
d’écrans aux paysages somptueux du monde entier pré-enregistrés par les leaders mondiaux de
logiciels ou nos souvenirs de vacances en tirs aléatoires… les pixels ont pris pour une grande partie de
l’humanité une place démesurée, que cela soit côté travail ou loisir.
La plasticienne s’interroge avec cette série sur ce qu’il nous reste de la perception réelle d’un paysage.
Alors que les cartes graphiques se gonflent de l’orgueil de nous offrir plus de couleurs que l’œil ou plutôt
le cerveau n’est capable d’en voir, quid des parfums de forêts, des chants d’oiseaux, du bruit de la
mousse sous nos pays, de l’herbe sèche qui craque, de l’horizon, du ciel, de cette immersion sensorielle
à 360 degrés face à l’aplatissement de nos écrans et à ce rapetissement de ces images pixellisées.
Notre équilibre intérieur ne nécessite-t-il pas en urgence un retour au réel face à ce monde virtuel ?