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Montagnes sacrés, Neiges éternelles ?, 2014. icon

Montagnes sacrées. Neiges éternelles ? est une série de 50  peintures, monotypes peints au baren à l’encre noire sur papier japonais. Chaque matrice est réalisée à partir de fines planches en bois découpées par l’artiste en suivant la forme d’une montagne puis imprégnées d’encres grasses jusqu’à leur saturation totale.


Sommes-nous réellement conscients de l’impact de notre empreinte écologique sur notre environnement ? La beauté pourrait-elle contribuer à faire entendre les voix de nos scientifiques du
cercle polaire, du GIEC qui nous alertent sur le changement climatique ? Une montagne, nos montagnes, du Mont Fuji au Mont Blanc, du Kilimandjaro à l’Everest et leurs neiges éternelles comme symboles, évidences… Des points des repères immuables depuis l’origine de la vie sur Terre, des points de repères marqués par nos empreintes silencieuses…


L’œuvre évoque notre partielle ou totale incapacité à réaliser les conséquences de nos modes de vie, actes et de leur impact sur l’environnement-écosystème naturel à court terme, moyen ou long terme. En effet, chaque montagne est peinte à l’aveugle, l’encre étant en dessous du papier et son adhésion révélée qu’à posteriori aux yeux même de l’artiste qui ne voit son travail qu’une fois achevé.

En appuyant plus ou moins avec sa main, son bras ou tout son corps, en posant sur le bois matrice son empreinte de manière brutale ou en effleurant juste la feuille de papier japonais), l’encre se dépose massivement ou n’adhère même pas. Dans la continuité de ses recherches sur l’empreinte écologique, l’artiste rend ici hommage à nos montagnes, ces montagnes sacrées où les neiges, neiges éternelles sont peut-être en danger et qu’ils nous incombent peut-être de sauvegarder.


Née de sa rencontre avec des scientifiques* du cercle polaire, Laurent Mayet océanographe et Jean Michel Huctin, anthropologue et de ses dialogues avec des inuits en 2012, l'artiste délivre avec cette série de Montagnes sacrées. Neiges éternelles ? sesvpropres variations là où les inuits ont dans leur langue 50 manières de dire neige.

 

Les 50 manières de dire neige en Inuit par Francis Jacq, philosophe / sémiologue


Aluiqqaniq, « congère sur la pente d'une colline » ; Aneo, « neige pour l'eau » ; Aneogavineq, « neige très dure et compacte » ; Aniulc, « neige pour l'eau à boire » ; Aniuvalc, « neige résiduelle dans les trous» ; Aoktorunrzeq, « neige tassée, fondue et gelée, là où un chien a dormi » ; Aomyolc, « neige fondante» ; Apinngraut, « première neige de l'automne » ; Aput, « neige par terre » ; Aqidloqaq, « neige molle » .; Aqilluqqaaq, « neige fraîche et boueuse » ; Auviq, « brique de neige pour faire un igloo » ; Ayaq, « neige sur les vêtements » ; Ijaruvak, « neige fondue transformée en cristaux » ; Ikiartoq, « bloc de neige formé de plusieurs couches de neige qu'on peut couper horizontalement » ; Isherearktaq, « neige jaune, comme remplie de fumée » ; Isiriartaq, « neige tombante jaune ou rouge » ; Kanangniut, « banc de neige formé par un vent du nord-est » ; Katakartanaq, « neige croustillante » ; Kavisilaq, « neige durcie par la pluie » ; Kinirtaq, « neige mouilléeet compacte » ; Manngomaq, « neige mouillée, presque fondante » ; Manngoq, « boue de neige » ; Mannguomaq, « neige amollie au fil du temps » ; Maoyaq, « terrain qui s'effondre sous les pas » ; Masaaq, « neige dans de l'eau » ; Masalc, « neige mouillée et saturée » ; Masaq, « neige humide qui tombe » ; Matsaaruti, « neige pour glacer letraîneau » ; Matsaq,
« neige humide pleine d'eau sur lesol » ; Maujaq, « neige épaisse et molle où il est ardu de marcher » ; Miligaq, « fine pellicule de neige pour dissimuler un piège » ; Mingoleq, « couche de neige fine » ; Mingullaut, « neige fine et poudreuse qui entre par les fissures et et recouvre les objets » ; Mituk, « pellicule de neige fine sur un trou de pêche » ; Munnguqtuq, « neige compressée qui s'adoucit au printemps » ; Nargrouti, « morceau de neige pour boucher un trou qui goutte dans un igloo » ;Nateq, « sol d'un igloo » ; Naterovaq, « neige légère apportée par levent » ; Nateroviktoq, « il neige finement dans l'igloo » ; Natiruviaqtuq, « son des éclats de neige sur lesol » ; Niggiut, « banc de neige formé par un vent du sud-est » ; Niktaalaq, « neige portée par levent » ; Ninngeq, « neige placée autour ou au sommet d'un igloo pour l'isoler du froid » ; Niummak, « neige dure et ondulée » ; Nipperqut, « sciure de
neige pour absorber l'humidité » ; Oqootaq, « rempart de neige pour protéger l'entrée d'un igloo » ; Perquservigiva, « neige tombant en spirale » ; Perte, « bloc de neige placé devant la fenêtre d'un igloo afin qu'elle ne soit pas recouverte de neige » ; Pertorineq, « pellicule de neige molle au-dessus d'un objet » ; Pigangnuit, « banc de neige formé par des vents du sud- ouest » ; Piqsiq, « neige soulevée par levent » ; Pukak, « neige cristallisée qui s'effrite » ; Qaniktak, « neige récemment tombée sur lesol » ; Qannialaaq, « neige fine qui tombe » ; Qanniq, « neige qui tombe » ; Qatserlcutit, « blocs de neige  placés les uns sur les autres pour former un objet » ; Qeoraliaq, « neige brisée » ; Qerlcshoq, « croûte de glace sur la neige après la pluie » ; Qiqiqralijarnatuq, « neige qui craque sous les pas » ; Qodliti, « dernier bloc de neige de l'igloo » ; Qorktaq, « trou dans laneige par un jet d'urine » ; Quiasuqaq, « neige qui a regelé et forme une croûte » ; Saksaneq, « débris de neige après la construction d'un igloo » ;Sermeq, « mélange de neige servant de ciment » ; Shiimignatoq, « neige qui freine les patins d'un traîneau » ; Sudlesimayoq, « neige piétinée pour un igloo » ; Sukerksineq, « glace sur les cheveux, la barbe, ou une pièce de bois » ; Uangniut, « banc de neige formé par un vent du nord ouest » ; Wuaniaq, « banc de neige rond » ; Uqaluraq , « banc de neige graduel »