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Futurs souhaitables, 2013. icon

La série Futurs Souhaitables est un triptyque. Les trois peintures représentent un ciel étoilé, amas de
de galaxies, brumes de la voie lactée, points blancs sur fond noir. Sur chacune d’elles, des lettres en
bois en volume et peintes en vertes fluo, délivrent des messages au spectateur. Sur le premier volet :
demain, avenir, futur. Sur le deuxième volet : tu, moi, vous, nous, ensemble avec des signes + qui les
relient. Sur le troisième volet : maintenant et des signes +.
Comment créer un développement durable ? Loin d’un seul scénario, n’y a-t-il pas des futurs
souhaitables ? Et si la seule certitude était qu’ils ne dépendaient que de nous de les imaginer et de les
créer ?
Le futur ne se prépare pas il se crée ! Telle est la devise de l’institut des futurs souhaitables où la
plasticienne est invitée à rejoindre la LAB SESSION 2 pour une résidence artistique de 6 mois en 2012.
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Pour explorer les Futurs, la bonne idée est de voyager en compagnie. Des compagnons d’aventures
désireux d’explorer demain, alchimie subtile de gens qui se rassemblent mais surtout qui ne se
ressemblent pas. Prenez des capitaines d’industries, des stratèges de grands groupes, des financiers,
mélangez-les à des décideurs d’ONG, de groupes média, de collectivités territoriales, d’institutions
d’État. Invitez des entrepreneurs mus par l’énergie d’un mode projet et des chômeurs porteurs d’une
reconstruction de vie, mettez-y en résidence un journaliste et un artiste pour chroniquer cette
expédition…
Choisissez-les ouverts et bienveillants. Commencez par construire avec eux les désaccords. Pour
dépasser la polémique, entrainez-les à la controverse. Archivez les avis minoritaires… qui sait, ils sont
peut-être la clef d’équations à venir. Partant du principe que ce que nous partageons le mieux, ce sont
nos contradictions, en parler est un premier acte concret d’empathie et entraine de facto à voir l’autre
comme une ressource complémentaire plus qu’une différence insurmontable. C’est un bon début… Ces
voyageurs ne sont pas des doux rêveurs mais des rêveurs de possibles. L’inspiration sera d’autant plus
forte qu’ils prendront la mesure d’un monde qu’ils s’apprêtent à quitter. Qu’ils prendront conscience de
tous les tipping points, ces seuils critiques au-delà desquels l’irréversibilité est engagée.
Bouleversement climatique, érosion de la biodiversité, raréfaction des ressources, sécurité alimentaire,
explosion démographique, impasse de la gouvernance mondiale. Voilà le monde tel qu’il est, et voilà
les frontières au-delà desquelles la résilience ne sera plus une question de croyance mais une condition
nécessaire d’adaptation à une nouvelle réalité.
Cette aventure est une maïeutique moderne et singulière. Elle permet à des voyageurs volontaires du
siècle qui vient de changer de prismes, de s’apercevoir que le futur n’est pas une abstraction mais une
germination, et ainsi d'apprécier le bruit de la forêt qui pousse et non plus seulement celui de l’arbre qui
tombe. S’ouvrir à l’émergence d’où qu’elle vienne. Repérer les patterns, les points communs, les
récurrences, les signaux faibles partagés qui pourraient préfigurer un nouveau mode de vivre ensemble.
Échanger avec des hackers, des artisans du libre, des architectes d’invisible, des happy-culteurs, des
designers de monnaies, des objecteurs de croissance, des bio-imitateurs, des co-révolutionnaires, des
transitionners et commencer à sentir un élan, un mouvement, la genèse d’une révolution profonde, la
préfiguration d’un Monde d’après. Ces explorateurs savent que l’expérimentation sert à apprendre et
pas nécessairement à réussir. L’important pour eux, c’est d’essayer et surtout de partager. Un échec
ou un succès fera l’objet d’une restitution de même qualité. Ils sont animés d’une philosophie qui libère
tout le monde : Au pire, ça marche !