cross

Variations Beirut carrond, 2018. icon

Variations Beirut Carrond est une série de dessins aux feutres bleu, rose, vert, marron et / ou noir. Sur
une feuille carré, Maud Louvrier Clerc déploie dans un geste calligraphique des arabesques de son
motif fétiche, le carrond, fusion d’un demi-carré et d’un demi-rond. Sa chorégraphie de bas en haut, de
haut en bas met en place un jeu de miroir ou de répétition tandis que le trait s’affine ou grossit de droite
à gauche ou de gauche à droite. Du carrond, elle retire pour ses variations, la base carrée et les deux
angles droits soit la partie yang, cette suppression est le symbole de la disparition des frontières, qui
facilite les passages et permet la rencontre.


Ces dessins sont inspirés de la composition Beirut tiré de l’album Diagnostic d'Ibrahim Maalouf. La
plasticienne est profondément bouleversée par le juste équilibre et la radicalité de la fusion opérée par
le compositeur franco-libanais qui la plonge dans une semi-transe entre douce rêverie et action
créatrice.


Dans un contexte où de grandes villes cosmopolites comme New York ou Paris gardent encore les
stigmates des attentats islamistes, la dramaturgie musicale de Beirut est une incarnation pour l’artiste
de cette beauté du mariage heureux et possible des contraires, entre musique classique et jazz, extrême
discipline et merveilleuse improvisation, entre communautés hétérogènes qui vivent pourtant chaque
jour en paix et harmonie. Beirut brise pour l’artiste des frontières musicales comme le carrond fusionne
force et légèreté, géométrie et lâcher prise.


Cette série souhaite insister sur la réalité de la fusion pacifique si silencieuse qui se distille au sein de
la société. Les civilisations ont t’elles été d’ailleurs jamais à ce point fusionnées dans l’histoire de
l’humanité ? En lien avec son questionnement identitaire, Maud Louvrier Clerc évoque avec cette série
la beauté des mariages mixtes, et plus particulièrement celui entre Orient et Occident.