« Au Centre de l’Attention » est une sculpture étagère à fixation invisible, en hêtre cintré de
forme carrond de 50 X 50 cm. Le carrond est la fusion d’un carré et d’un rond, forme fétiche
de l’artiste.

L’œuvre s’inspire de la niche. En architecture, cela désigne un enfoncement dans l'épaisseur
d'une paroi, à l’extérieur ou à l’intérieur d’un bâtiment, qui a pour fonction d’abriter un objet, le
plus souvent une statue anthropomorphe. Dans l'art religieux, les niches sont destinées à
recevoir une statue de saint(e). Elles protègent les habitants de la maison, la population du
quartier ou de la ville.

En la présentant sans statue, l’artiste souligne la beauté universelle du concept d’abri, cet
endroit où l'on est protégé, des précipitations ou du danger. Elle place ainsi le centre de
l’attention sur cette forme du carrond, dont la ligne entend rappeler l’horizon et la partie
arrondie le globe terrestre. La Terre est en effet une niche d’habitat pour l’ensemble du vivant.
Pour le zoologiste Joseph Grinnell, le concept de niche d’habitat conditionne l'existence d'une
espèce à un endroit donné, ce qui inclut des facteurs abiotiques (température, humidité,
précipitations) et des facteurs biotiques (nourriture, prédateurs, abris etc.) Son atmosphère et
son champ magnétique le protègent en effet des pluies de météorites, des rayons des
ultraviolets et des particules du vent solaire.

Avec cette œuvre l’artiste entend provoquer une remise en cause de la place de l’humain au
sein de son écosystème. Au vu de l’accroissement exponentiel de la population humaine,
l’artiste estime qu’il est grand temps de ne plus mettre l’humain « au centre de l’attention ».
L’acte qu’elle opère en vidant la niche symbolise son désir de refaire de la Terre un abri pour
les autres espèces. L’absence renvoie à l’urgence.