« Au premier regard » est un tapis immersif signé par Maud Louvrier Clerc, artiste et designer engagé pour créer un développement durable, et édité par les ateliers Pinton, manufacture française depuis 150 ans. Il est édité à huit exemplaires en plus de l’épreuve d'artiste. Le tapis est rond et fait 2m de diamètre. Il est réalisé avec 9 couleurs de fils : 5 bleus, 2 verts, 1 blanc, 1 sable, 1 marron et 27 nuances. Le tapis est tufté avec 4 fils. Une nuance est par exemple l’association de 3 couleurs : 1 fil blanc, 2 fils bleu clair et 1 fil bleu foncé. Le mélange de fils de laine et de tencel, fibre d’eucalyptus ayant un rendu entre le coton et la soie, produit des effets de lumière. Le tapis oscille entre mat et brillant. La plasticienne a aussi utilisé́ plusieurs techniques mêlant tissé, coupé et bouclé dans des épaisseurs allant de 10 mm à 16mm afin de donner une vraie sensation de relief au toucher.
L’oeuvre représente la Terre vue du ciel. Tel un astronaute la découvrant depuis une station orbitale, le premier contact visuel nous met face à une planète bleue, à la fois magnifique et petite dans l'immensité de l'espace. Un deuxième contact physique nous donne accès à sa douceur et sa complexité, que nos mains et nos pieds peuvent toucher. Peut ainsi naître le troisième contact, une connexion spirituelle profonde renforçant notre désir de la protéger.
La plasticienne s’est inspirée de sa série de peinture « La Disparition du sable » et d’un souvenir d’enfance : son premier regard sur notre planète qu’elle situe en CM1 qui l’avait à la fois émue et remplie de la fierté d’habiter une planète aussi belle. Son institutrice lui avait remis une petite vignette, à peine plus grande qu’un morceau de sucre, avec la photo de la Terre vue du ciel, qu’elle avait reçu comme un véritable trésor. Elle entend avec ce tapis transmettre à son tour ce sentiment d’émerveillement. Le titre du tapis fait référence à « l'effet de surplomb », qui est décrit comme un choc cognitif, une prise de conscience de la beauté de notre Terre dont témoignent certains astronautes lors d'un vol spatial et qui se produit lorsque ceux-ci observent la Terre depuis l'orbite terrestre ou la Lune. Pour l’artiste, en lien avec sa propre expérience, cet effet de surplomb est possible à vivre sans devenir astronaute.
Maud Louvrier Clerc invite avec « Au premier regard » à célébrer la beauté de notre planète avec un voyage immobile, méditatif. « Respirer profondément et visualiser la splendeur de l’océan, la majesté des forêts, la douceur des déserts et au sein de ces écosystèmes, la vie qui y prolifère, foisonne, coopère. »
« Ce qui m’a plu dans la retranscription de l’œuvre de Maud Louvrier Clerc en tapis; c’est l’idée d’un espace de réflexion sur notre planète posé au sol. Soucieux de l’environnement, cette belle métaphore m’a tout de suite plu. » Lucas Pinton, président de Pinton
La performance « Au premier regard »
La performance artistique « Au premier regard » est un voyage poétique et sensoriel qui se compose de 3 séquences, active 4 sens à travers 4 éléments, et dure 30 minutes. Maud Louvrier Clerc l’anime pour un groupe de 4 à 8 personnes. Son objectif est de provoquer chez les participants un choc cognitif appelé « effet de surplomb ». Initialement vécu par les astronautes, ce choc se produit lors d’une observation de la Terre depuis l'orbite terrestre et se caractérise par une prise de conscience de sa beauté singulière.
La mise en place : Dans un espace vidée, l’artiste installe en son centre, le tapis « Au premier regard ». Elle place en cercle autour du tapis, des coussins de yoga et sur l’un d’eux, pose un tambour « ocean drum bass » dont elle jouera pendant la performance. L’artiste laisse enfin diffuser une huile essentielle biologique.
Les 4 éléments de la performance : (1e élément ) Le tapis « Au premier regard » représente la Terre vue du ciel, il convoque la vue et le toucher. Le premier contact visuel nous met, tel un astronaute la découvrant depuis une station orbitale, face à une planète bleue, à la fois magnifique et minuscule dans l'immensité de l’univers. Un deuxième contact physique, qui lui se fera par le toucher, nous donne accès à sa douceur et sa complexité structurelle. Vient alors le troisième contact, immatériel, celui d’une connexion spirituelle avec la Terre. (2ème élément) Les coussins de yoga sont liés au toucher et au souffle vital. Les participant.es seront convié.es à s’y asseoir et à les prendre entre leurs mains. Ils sont utilisés pour faciliter la méditation. Ils apportent en effet du confort et assurent un bon alignement postural permettant la fluidité de la respiration. Leurs prises en main pendant la performance incarneront comment chaque être humain, a entre les mains une partie du destin de la Terre. Cette impact de l’humanité sur notre planète s’appelle l’anthropocène. (3ème élément). Le tambour « ocean drum bass » produit des vibrations grâce à de fines billes métalliques qui imitent le bruit du ressac de la mer sur une plage. Cette sonorité jouée par l’artiste a pour but d’apaiser l’esprit et de connecter le groupe aux origines de la vie. (4ème élément) Les huiles essentielles, sacrées, thérapeutiques ou singulières, permettent de renouer un lien originel avec la nature. En inhaler, active notre mémoire qui façonne notre histoire personnelle et collective, car elle influence notre perception du monde.
Séquence 1 / Maud Louvrier Clerc accueille pieds nus à l’entrée les participant.es et les convie à se déchausser à leur tour. Ensuite elle les invite à se positionner avec elle, debout sur le tapis devant un coussin de yoga. Elle leur présente le tapis « Au premier regard » : l’inspiration de l’oeuvre et sa symbolique, puis l’objectif de la performance : s’émerveiller de la beauté de notre Terre afin de s’engager à la protéger. L’artiste les invite alors à respirer amplement 3 fois puis à venir « marcher avec elle sur la Terre » en prêtant attention aux variations du relief, en les laissant imaginer qu’elles correspondent à un changement de paysages, et de la même manière aux variations de couleurs les laissant opérer des associations : le bleu pour la mer, le vert pour la forêt, le jaune pour les terres ou le désert. Pendant cette déambulation, l’artiste invite les participant.es à une réflexion silencieuse pour répondre à une question : quel est l’impact de mon empreinte sur la Terre ? Elle diffuse alors une 2ème huile essentielle, qui venant peu à peu s’ajouter à la 1ère , transforme son parfum, ce qui facilite et accompagne le premier changement cognitif.
Séquence 2 / La plasticienne convie les participant.es à sortir du tapis pour aller s’asseoir sur un coussin de yoga. Elle les invite à le prendre en main une fois dessus et à sentir comment ils sont des parties prenantes du monde qui les soutient, à tenter d’appréhender physiquement l’anthropocène avec leur corps dont le poids repose sur une sphère bleue. Puis l’artiste revient au souffle et leur fait conscientiser leur respiration. Elle verbalise alors de manière poétique comment la vie est née sur Terre au cœur de l’océan et comment l’eau qui circule en nous, en constitue une partie. Puis elle remercie la planète bleue pour la biodiversité qu’elle abrite. La plasticienne invite les participant.es à réfléchir à leur tour aux raisons qu’ils ont d’aimer la Terre. Pour les accompagner dans leur réflexion silencieuse, elle entame une sonorité avec le tambour « ocean drum bass ». Peu à peu, l’artiste entraîne l’auditoire dans une expérience mêlant l’apaisement et la gratitude d’habiter une planète aussi belle où la vie est foisonnante.
Séquence 3 / Chaque participant.e est invité.e, à tour de rôle, à revenir sur le tapis pour être symboliquement en contact avec la Terre, et à voix haute il dira son prénom, expliquera pourquoi il aime la planète et la remerciera. Les 3 bienfaits de la gratitude sont une meilleure santé mentale, physique et de meilleures relations interrelationnelles. Après ce premier tour de Terre-gratitude, un temps de silence est laissé pour l’absorption des paroles prononcées. L’artiste lance ensuite un tour de Terre-vibration autour de 2 questions : qu’est-ce qui a vibré en moi quand j’ai dit pourquoi j’aimais la Terre à voix haute ? Qu’est-ce qui a résonné en moi quand j’ai écouté les autres ? A la fin des témoignages, Maud Louvrier Clerc laisse à nouveau un temps de silence puis clôture la performance avec une dernière sonorité du tambour et une profonde respiration.
Avec cette performance réalisée au sein des entreprises, l’artiste enclenche une dynamique chez les salariés pour la mise à place des prochaines actions de développement durable entérinées par leur direction.
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Séquences additionnelles : Conférence sur l’anthropocène, Protocole JEMONDE.
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