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Pour célébrer son 40ème anniversaire, la promotion 82 de l’ESSEC s’est réuni le 15 octobre 2022 à l’Abbaye de Royaumont. Un protocole « Rêves d’Avenir » est réalisé à cette occasion. 31 participants sont conviés à s’interroger individuellement sur leurs "rêves d'avenir" pour les 5 à 10 prochaines années. Animation du protocole « Rêves d’Avenir » par Pierre Clause - Diplômé de l’ESSEC en 1982, Pierre Clause a un parcours de 25 ans de cadre dirigeant dans la distribution et l’industrie, en France et à l’international. Il a ensuite développé des compétences et une activité de consultant-formateur et de coach en créativité et innovation pour les entreprises. Il enseigne dans plusieurs établissements d’enseignement supérieur, dont l’ESSEC où il participe à l’iMagination Center et l’ISCOM. Il est attiré par les environnements transdisciplinaires et multiculturels, où le facteur humain et le management par l’exemple sont déterminants, et où le dialogue est une réalité au quotidien. Chaque participant est invité à venir, seul ou en en groupe, s’assoir sur le banc-sculpture « Rêves d’Avenir », respirer et réfléchir à leur rêve d’avenir pour les 5 à 10 années qui viennent. Mon rêve d’avenir pour les 5 à 10 années qui viennent est … voici la réponse de quelques-uns d’entre eux : • que le “grand réveil” triomphe du “grand reset”. • de poursuivre une retraite paisible avec de grands enfants pleinement épanouis, et de continuer conférences, visites, concerts, aussi longtemps que ma santé me le permettra. • ne rien lâcher ! • des UPAI (Unités Production Apprentissage et Inclusion) sur tous les territoires, en France, en Europe, dans le Monde. • économiser les ressources pour les 5/10 ans à venir cruciaux pour l’avenir de la planète. • redécouvrir le “bonheur qui est tout près ”. --- Si le propre de la jeunesse est de rêver d’avenir, continuer à rêver est primordial tout au long de la vie. En 2020, Fanny Bourrillon, professeure de philosophie, nous en expliquait la raison dans Usbek & Rica « Pourquoi continuer à rêver ? De l’heureuse nécessité du rêve ». Je vous en livre ici quelques extraits : « Il n’est pas de domaine qui ne démontre l’importance qu’il y a à rêver. Les sciences, les arts et récemment les nouvelles technologies s’intéressent au rêve avec, à chaque fois, l’intention de sonder ses mystères. Pourtant, dans nos vies, nous n’en parlons pas ou peu. Le rêve est du domaine l’imagination, de la fantaisie. C’est aussi un geste de révolte contre ce qui est face à toute difficulté, toute imperfection, on imagine comment les choses pourraient être, si elles étaient au mieux. Dans les rêves que nous construisons lors de moments de rêveries l’horizon est heureux, et la place n’est pas aux passions tristes. Rêver, c’est aimer rêver : c’est jouir d’un moment agréable. De là, l’imaginaire s’emballe jusqu’à jouer avec les limites, les impasses, les paradoxes et les impossibilités. Rêver reviendrait à résister au « alea jacta est » (« les dés sont jetés ») et au sérieux de l’existence. Entre ces « grands rêves » et l’agir il n’y a qu’un pas et c’est peut-être là encore la force d’attraction du rêve qui nous invite à participer à quelque chose de plus grand que nous. --- « Rêves d’avenir » est un banc-sculpture bicolore formé en associant trois nuages en pierre naturelle. Deux nuages verticaux assurent le piètement et le dossier du banc et un nuage horizontal crée son assise. Le public est invité à s’y assoir pour rêver d’avenir. Chaque nuage est composé de 4 carronds qui s’interpénètrent. Un carrond est ma forme d’équilibre fétiche, née de la fusion d'un demi carré et d'un demi rond. Les 4 carronds symbolisent ici les 4 piliers du développement durable : économie, social, environnement et culture. La symbolique a ainsi vocation à insuffler des rêves de développement durable à celui ou celle qui s’assoit sur le banc-sculpture. "Pour réaliser une chose vraiment extraordinaire, commencez par la rêver." disait Walt Disney. Aujourd’hui nous rêvons collectivement de développement durable. La prise de conscience grandit chaque jour sur la nécessité d’opérer un changement profond de nos modes de vie trop énergivores et de nos modèles économiques trop destructeurs. De belles modalités émergent depuis une vingtaine d’années, sobriété heureuse, coopération symbiotique. Cependant, face à la colère ou à la tristesse d’une jeunesse militante, parfois cynique ou désemparée, il est vital d’offrir des espaces où l’espoir est encouragé, possible, entendu. En effet pour oser croire en ses rêves, les partager à voix haute dans un cadre bienveillant nous donne l'énergie pour les concrétiser. L’œuvre a ainsi vocation à enclencher l’envie de s’arrêter pour prendre ou reprendre le temps de rêver d’avenir. Des ateliers d’écoute de « rêves » sont encouragés, menés par l’artiste ou des médiateurs selon une feuille de route précise. En petit groupe (4-5 personnes accompagné d’un médiateur ou de l’artiste), chaque participant est convié, avec le même temps pour tous, à partager à voix haute son rêve, puis à recevoir les retours des autres participants. C’est le désir et la joie qui sont les clés du changement. Si nos Rêves d'Avenir nous paraissent parfois inaccessibles, il ne tient qu'à nous de monter sur un nuage pour aller à leur rencontre ensemble. Les aborigènes disent que nous vivons dans le rêve de nos ancêtres. Alors si nos rêves construisent le monde de demain, quel rêve faisons-nous aujourd'hui ?
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