Rencontre Proxémie* du 26 avril.
Un grand merci à mes invités : Pauline Lisowski (critique d’art et curatrice), Bertrand Grimont (galeriste), Lucie Linder (artiste) et Madeleine Francillard (co-fondatrice de Trialog).
Monde réel, monde virtuel. Quel impact sur le vivant ?
Extraits de nos dialogues.
Depuis 2018 je me questionne sur les liens entre monde réel et monde virtuel : y'a-t-il fusion, juxtaposition, friction ou collision ? Mes réflexions ont donné lieu à deux séries de peintures « Pixellisation du paysage » et « Architecture réelle, architecture virtuelle ». De nouvelles pistes de réflexion ont surgit grâce à mes invités lors de la rencontre Proxémie du 26 avril : décalage temporel, mise à l’épreuve, complémentarité et symbiose.
A l’heure du confinement, du télétravail, de la fermeture des restaurants, musées, galeries etc, la question de l’accessibilité est redevenue centrale. Pour soutenir artistes comme porteurs de projets dans la diffusion de leur travail, certains ont opéré des présentations virtuelles, dont l’intérêt est questionné. Comment en effet retranscrire l’âme d’une œuvre, d’un lieu, en un mot l’expérience sensorielle d’une rencontre esthétique ?
L’envahissement du monde virtuel dans nos vies depuis quelques mois cristallise la richesse et la profondeur de ce que procure l’échange physique. Si les écrans sont étanches à la traversée des énergies, ils ouvrent cependant un champ des possibles. Là où les corps donnent des indices sur l’intention, de nouveaux codes et langages sont à maitriser sur la toile. Des publications aux commentaires, ce monde virtuel requiert une écriture singulière. Le paramétrage de l’intimité et notre production de sens y sont deux beaux défis à relever.
*La Proxémie est une approche du rapport à l'espace et aux autres introduite par l'anthropologue américain Edward T. Hall en 1963 qui étudie les distances sociales, notre façon d’occuper l’espace en présence d’autrui et fonde ainsi notre identité. Le terme désigne ainsi d’après Hall « l'ensemble des observations et théories que l'Homme fait de l'espace en tant que produit culturel spécifique ». Maud Louvrier Clerc a lancé les rencontres Proxémie en 2020 pour dévoiler, disloquer et reconfigurer la distance qu’il y a entre nous. Chaque rencontre est un rituel, où l’artiste plonge ses invités dans 3 cercles de résonance.